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C'est ni fait, ni à faire!
29 mai 2007

Festival!

Ce Week-end, la croisette était au Monoprix de mon quartier.

Ce Week-end, le festival avait lieu dans les allées d'un supermarché.

Alors qu'au retour d'une promenade familiale, j'avais tenté vainement de convaincre le Toudoux de rentrer à la maison avec le Petit Nounours pendant que je me chargerais des courses hebdomadaires, je dû plier au caprice de ma chère moitié, qui insistait pour prendre un bain de foule, saluer les pots de yaourts et embrasser les carottes.

Armée d'un chariot "spécial famille" -Ah! la douce époque du panier pour amoureux transis...- je passais méthodiquement en revue les rayons, battant le rappel des troupes, listées sur un bout de papier qui tenait lieu d'aide de camp.

Loin derrière, primesautiers, les lunettes de soleil sur la tête pour l'un, et la girafe "pouic" dans la bouche de l'autre, Toudoux et Petit Nounours, bien qu'éblouis par les lumières du rayon frais, déambulaient triomphalement, savourant les feux de la rampe. Petit Nounours, nimbé de soleil artificiel, faisait envie aux carottes et autres fruits multivitaminés.

Quant à son père, c'était Alexandre rentrant victorieux en Macédoine, Louison Bobet remportant le tour de France pour la troisième fois, bref un tout jeune père de famille.

Toujours en première ligne, j'empilais les munitions pour la semaine.

A trois rayons de moi, j'entendais les cris de joies de ma starlette de sept mois, riant et vampant les mamies acariâtres qui faisaient la queue devant le rayon poissonnerie en portant sur leur visageun air aussi avenant que celui d'une morue à la fraicheur douteuse. A la vue du bambin babillant, les vénérables sexagénaires s'extasièrent, immitant les ultrasons du petit, ponctuant leur cri de "Oh! qu'il est joli!" pour le plus grand bonheur du papa se delectant de cet ode à sa gloire.

Des boîtes de conserves aux spiritueux, le fier équipage déclenchait des manifestations de ravissement, me laissant la sale besogne, celle de la mère pas commode qui rappelle à l'ordre, vitupère, calcule et fonce avec son caddie débordant de couches, de produits ménagers et autres fournitures ménagères bien peu glamour.

Il en fut ainsi jusqu'à la sortie du commerce, mon fils et mon mari saluant la foule en délire et moi faisant le pied de grue à la caisse, parcequ'en les attendant, j'avais eu le temps de vérifier tous les rayons, de ranger mes courses dans l'ordre alphabétique et même de calculer mentalement le montant de mes achats.

Pour toute reconnaissance de ma maternité -récente certes mais ne sous-estimons pas la qualité du travail entrepris- un malotru mal dégrossi lança à la sortie, son regard balançant entre mon auguste poitrine portant encore les stigmates d'une grossesse un peu trop profitable et le petit Nounours, hilare : "elle est bonne la cantine, hein, mon garçon!"

Sauf que moi, j'ai arrêté d'allaiter il y a 6 mois!

Moi je vous dis, ma bonne dame, on est bien mal récompensée!

Sur ce, je retourne faire la causette à mon pèse-personne...

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Commentaires
A
Excellent! Et si bien raconté! Tu es vraiment douée pour l'écriture ;-)
A
c'est encore plus drôle à l'écrit ! ;-)
L
J'adore la réplique finale!! d'un goût!!!<br /> <br /> Faut bien se plier aux exigences de la condition humaine... mais que nos pères étaient heureux à aller au bout du jardin chercher leur dej !
C'est ni fait, ni à faire!
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