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C'est ni fait, ni à faire!
10 octobre 2007

Petite colère du soir, bonsoir!

En feuilletant la presse ce matin, je lis que 74% des Français souhaitent plus de discipline à l'école.
Rien de choquant en soi mais quand même, je rumine l'information toute la journée, si bien qu'à cette heure avancée de la soirée, je me suis relevée pour écrire ce billet.
Parcequ'il faut bien l'avouer, je suis -un peu- en colère.
74 % des parents veulent plus de discipline à l'école et bien plus encore souhaitent que les élèves se lèvent à l'entrée des enseignants dans les classes.
Là, je dois le dire, il y en a qui ne doutent de rien!
Je ne suis pas enseignante et aucun membre de ma famille ne l'est. Je ne défends pas les petits privilèges d'une caste quelconque, je m'étonne du manque de lucidité de certaines personnes (en l'occurence, ici, 74% d'un échantillon représentatif de la société française).
Ces parents qui fantasment sur le pensionnat de Chavagne et autre manifeste passéiste, sont-ce les mêmes qui laissent leurs enfants, parfois dès le plus jeune âge, leur porter la main dessus? Sont-ce les mêmes qui laissent des gamins passer la journée entière devant la télévision ou une console de jeux? Sont-ce les mêmes qui ne sont plus capables de jouer avec leurs rejetons, de les emmener au musée, au parc, à la bibliothèque? Sont-ce les mêmes qui viennent insulter des enseignants à la fin des cours parceque leur petit dernier a reçu un avertissement?
Car enfin, si certains enseignants ne sont pas des "foudres de guerre", si je puis m'exprimer ainsi, on ne peut pas leur reprocher la mauvaise éducation de nos enfants! Un enseignant est là pour, je cite :  "transmettre des connaissances et des méthodes de raisonnement"  ou en version "IUFM" néo-pédago-utopiste", donner des clés aux citoyens de demain. Que l'on professe un retour à l'école de Grand-Papa ou le développement de méthodes d'enseignements alternatives, il est une évidence que personne ne peux remettre en cause : les bonnes manières s'inculquent à la maison et de fait, la discipline et les limites aussi.
Je suis un peu outrée que le discours d'un majorité bien-pensante -dont je ne fais plus partie maintenant que je suis définitivement dans l'opposition (gniark gniark gniark)- soit de faire peser la responsabilité sur l'école et uniquement sur elle. Est-ce la terminologie ministérielle qui induit les parents en erreur? Un "éducateur" selon les termes de notre bon Président dans sa lettre enflammée aux corps professoral doit-il uniquement "éduquer"? Si c'est cela, il faudra m'expliquer comment faire comprendre à un Normalien agrégé de Lettres classiques, qu'à partir de maintenant son boulot sera de remplir des carnets de correspondance et de confisquer des téléphones portables. Ou alors, est-ce de la paresse intellectuelle?
La situation n'est pas nouvelle bien sûr, mais ne pas lutter contre cette pensée unique est affligeant.
Qui est responsable de ce joyeux bordel permanent que sont devenues certaines classes?
Les enseignants qui ont baissé les bras et qui se contentent de limiter la casse pendant leur heure de cours? Les parents coupables de ne pas dialoguer avec leurs enfants ou d'en faire des tyrans en culottes courtes?
L'Education Nationale qui refreine toute inventivité pédagogique?
Les publicitaires qui laissent croire à des gamins que leur salut se trouve dans une paire de baskets plutôt que dans un livre?
La situation économique qui laisse des gosses grandir avec pour seul modèle social des parents rmistes ou travailleurs précaires?
L'Etat qui se lave les mains de la mixité sociale en abandonnant les moins informés aux ghettos scolaires?
Les responsables politiques qui contemplent des mouflets grandir dans des cages d'escaliers et des locals poubelles?
Les responsables politiques misérabilistes qui distribuent gratuitement des ouvrages scolaires qui ne seront peut-être jamais ouverts?
La "bonne" société qui n'oublie pas de conspuer mais qui se garde bien de mélanger ses enfants à ceux qui sont livrés à eux mêmes?
Un peu de tout cela sans doute.
un peu de réalisme que diable! Faire se lever les enfants au début d'un cours ou même leur faire porter un uniforme ne résoudra rien au malaise général. Voilà juste un peu d'esbrouffe démagogique pour amadouer le bon peuple!
Le chantier qui s'annonce, s'il débute un jour, est complexe. Mais pour sa réussite, il faudra mettre tout le monde au pas, faire preuve de courage et oublier les individualismes!
J'ose espérer qu'un jour la notion d'"intérêt général" reviendra à la mode...






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Commentaires
L
Bon moi je me suis levée toute ma scolarité à l'arrivée du prof et j'ai porté un uniforme jusqu'en seconde... <br /> mais c'était pareil à la maison (et à la fac je suis passée pour une cruche le premier jour en restant debout...bref...)
C
Je suis d'accord avec toi... Y'a du boulot !
L
Réflexion très intéressante, Holly...
C'est ni fait, ni à faire!
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