Un cri dans la nuit
Et ce qui devait arriver arriva...
Non, non, le petit nounours ne fait toujours pas ses nuits, ce serait trop beau, pensez-vous donc!
Non, le petit nounours vient juste de trouver un nouveau mode d'expression pour nous signifier sa très grande faim et son impatience à déguster un délicieux lait en poudre Label Rouge, venu tout droit de chez le producteur, le laboratoire X, et arrosé d'un grand cru 2006 de Cristaline, s'il vous plait!
Jusqu'à cette nuit, petit nounours ronchonnait dans son lit, émettant des pleurs doux et réguliers. Cette plainte monotone permettait à ses parents, aimants, dévoués mais néanmoins épuisés, de sortir tout doucement de leur sommeil profond et duremment gagné... Après quelques négociations menées avec talent et pugnacité :
"oh mon chéri, tu veux pas y aller?
- groumpf....
- Dis, lumière de mon coeur adorée...
- mmmmmmmmmmmmm....quoi? (ronflement)
- nan rien..."
je me levais, moi la mère courage, tanguant dangereusement entre les éléments, n'oubliant pas de me manger la chambranle de la porte au passage et de me prendre les pieds dans le chat- qui très ensommeillé aussi revient en général à cette heure là d'une pause pipi-croquette bien méritée après quelques heures de sommeil au pied de son maître.
Puis doucement, je préparais la pitance du petit ogre, recomptant plusieurs fois les dosettes de lait afin de ne pas avoir à faire passer une purée grumeuleuse dans le trou d'un tétine "spéciale nourrisson" et risquer le courroux de ma progéniture.
La tétée se passait calmement et je rejoignait mes pénates et les bras de Morphée quelques minutes après...
Mais depuis cette nuit, petit nounours, bien décidé à faire évoluer le fonctionnement léthargique de ses parents à cette heure avancée de la nuit, a adopté un nouveau mode de "managment", plus dynamique et promettant une productivité accrue de sa chaîne alimentaire personnelle.
Petit nounours, qu'un gradé sadique de la Légion étrangère ne renierait pas, pousse donc des cris brefs et pour le moins stridents jusqu'à ce que mort s'en suive (pour les parents, j'entends).
Point de négociations nocturnes pour cette fois (halte aux tergiversations!) , le Toudoux et moi levés en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, embrassant cette fois tous les deux l'encadrement de la porte et je vous passe l'état du chat après nous avoir malencontreusement croisés pendant notre course effrénée vers le chauffe-biberon.
Prise de pitié pour le Toudoux- qui ne savait plus comment il s'appelait et qui travaille, "lui", je le renvoie au lit ,et commence à préparer le repas de Monseigneur, qui continue à hurler ses ordres de sa chambre.
Evidemment, comme si ce lever d'une violence inouïe ne suffisait pas, pas moyen de trouver un biberon stérilisé dans cette scrogneugneu de cuisine (et non, non, je ne désignerai pas l'étourdi qui a donné le dernier biberon la veille au soir et qui dort à présent à poings fermés dans mon lit...) ! Donc 6 minutes de stérilisation, hop, le préchauffage d'une chauffe-bidule, hop-hop, le chauffage du biberon (une minute au lieu de quatre? pas grave! je suis une mère indigne, mais à cette heure là de la nuit peu m'importe!), hophophop, les quatre cuillères dans la flotte (quatre ou cinq? flûte, je sais plus... allez tant pis, si les services sociaux débarquent, ce sera pas avant demain matin!), hophophop, on récupère sa Majesté en le sauvant des griffes de sa turbulette, on s'asseoit sur le canapé et pouf on engouffre la tétine dans le bec du petit nounours...
Pfiouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu....calme et volupté, me voilà....
Et la douce nuit peut reprendre son cours...
(faudra pas que j'oublie de ramasser les morceaux de chat au passage...)
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)